jeudi 16 décembre 2010

Pour fêter Noël à la maison

Pour fêter Noël à la maison
j'ai décoré mon beau sapin
Une boule par ci
Une boule par là
Une belle guirlande
Et puis voilà !

C'est Noël

C'est Noël, c'est Noël
Le sapin étincelle
Des couleurs, des lumières,
Des cadeaux, des jouets !
Mets tes bottes, Père Noël
Et ton manteau
Mets tes bottes
On t'invite, c'est Noël

La fée

Une fée légère

Tourne au coin du feu

Un rouet de verre

Un, deux

J'entends le tic-tac

De l'horloge battre

Une chaise craque

Trois, quatre

La chatte se glisse

Sous mon édredon

Et fait son ronron

Cinq, six

J'écoute la fuite

Des souris qui trottent

En petites bottes

Sept, huit

Alors la fée se lève

Sa baguette lisse

Venez jolis rêves

Neuf dix.

Louis Guillaume

« Le petit chaperon vert » CAMI (1884-1958) - Acte 2

La ruse du Petit Chaperon vert.

La scène représente l'intérieur de la maison de la mère-grand.

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, couché dans le lit. – Dès que j'ai aperçu le Petit Chaperon vert se diriger vers maison de sa mère-grand, j'ai opéré de la même manière qu'autrefois pour le Petit Chaperon rouge. Je suis arrivé le premier chez la mère-grand. J'ai dévoré rapidement cette vieille dame, j'ai pris sa place dans le lit et j'attends le Petit Chaperon vert, il ne vas pas tarder à heurter à la porte.

LE PETIT CHAPERON VERT, frappant à la porte. - C'est votre fille le Petit Chaperon vert qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre.

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, adoucissant sa voix. - Tirez la chevillette et la bobinette cherra. (Le Petit Chaperon vert entre.) - Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher auprès de moi.

LE PETIT CHAPERON VERT, à part. - Ciel ! C'est le loup! Je reconnais la même phrase qu'il prononça jadis pour attirer le Petit Chaperon rouge dans le lit. Le misérable est en train de digérer mère-grand, mais grâce à mon idée, il lui sera impossible de me dévorer.

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. -Eh bien, viens-tu te coucher, mon enfant?

LE PETIT CHAPERON VERT, se couchant près du loup. - Me voilà! Oh! mère-grand, que vous avez de grands bras ?

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux t'embrasser, mon enfant.

LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grandes jambes!

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux courir, mon enfant.

LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grandes oreilles !

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux t'écouter, mon enfant.

LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grands yeux !

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux te voir, mon enfant! (A part.) Apprêtons-nous !

LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grands bras!

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, interloqué. - Mais tu l'as déjà dit, mon enfant.

LE PETIT CHAPERON VERT, continuant. -Mère-grand, que vous avez de grandes jambes,

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - Mais tu répètes toujours la même chose! Voyons, il y a autre chose à demander, par exemple (Insinuant.) : mère-grand, que vous avez de grandes...

LE PETIT CHAPERON VERT, de grandes oreilles !

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - Mais non, de grandes... de grandes... (Très insinuant.) ça commence par un d.

LE PETIT CHAPERON VERT. -... de grandes jambes!

LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, sautant du lit. – Enfer et damnation ! ! ! Ce Petit Chaperon vert se joue de moi ! Cette rusée petite fille s'obstine à ne pas dire : « Mère-grand, que vous avez de grandes dents! » Alors, naturellement, je ne peux pas sauter sur elle et lui répondre : « C'est pour te manger! » (Avec un soupir de regret.) Ah ! où sont les enfants naïfs et faciles à dévorer d'autrefois ? (Il sort, furieux.)

RIDEAU

« Le Petit Chaperon vert », dans L'Homme à la tête d'épingle,
Société Nouvelle des Editions Pauvert,1972.

« Le petit chaperon vert » CAMI (1884-1958) - Acte 1

PREMIER ACTE
Coïncidences tragiques.

La scène représente l'intérieur d'une maison


LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT. Nous habitons la maison où logeait autrefois le célèbre Petit Chaperon rouge, qui fut mangé par le loup.

LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT. Etrange coïncidence: notre ravissante Petite fille porte avec tant de grâce un petit chapeau vert qu'on l'appelle partout: le Petit Chaperon vert.

LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT. Coïncidence plus extraordinaire encore: la mère-grand de notre petite fille demeure au village voisin, comme jadis celle du Petit Chaperon rouge, et pour aller chez elle, il faut traverser la forêt prochaine.

LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT. - Ne dit-on pas aussi que le fameux loup qui dévora le Petit Chaperon rouge et sa grand-mère rôde toujours dans la forêt ?

LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT. Oui, toutes ces coïncidences sont particulièrement troublantes.

LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT. D'autant plus troublantes qu'aujourd'hui même j'ai fait cuire des galettes et...

LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT, pâlissant. - Des galettes! C'est affreux! Ah ! Je devine la suite! Tu vas envoyer notre fille le Petit Chaperon vert porter à sa mère-grand une galette ?

LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT. Oui, une galette et un petit pot de beurre.

LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT. - Un petit pot de beurre ! C'est horrible ! Ce -sont là d'extraordinaires et tragiques coïncidences ! Mais, chut ! voici le Petit Chaperon vert qui revient de l'école.

LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT, au Petit Chaperon vert. - Va voir comment se porte ta mère-grand. Porte-lui cette galette et ce petit pot de beurre.

LE PERE DU PETIT CHAPERON VERT, joyeusement. - Tiens, comme le Petit Chaperon rouge !

LA MERE DU PETIT CHAPERON VERT, avec anxiété. - Comme le Petit Chaperon rouge! Oh ! mon cœur est rempli de sombres pressentiments. Dois-je la laisser partir ?

LE PETIT CHAPERON VERT. - Ne craignez rien, chers parents. Le Petit Chaperon vert est plus rusé que le Petit Chaperon rouge. Si par hasard je trouve le loup dans le lit de mère-grand, il ne pourra pas me dévorer. J'ai une idée.
(Elle part.)

En rêve j'ai trouvé...

En rêve j'ai trouvé...

En rêve j'ai trouvé
-Le joli, joli rêve ! -
en rêve j'ai trouvé
la clochette enchantée qui dit la vérité.

En rêve j'ai trouvé
-Etait-ce bien un rêve ? -
en rêve j'ai trouvé
les miettes semées
par le Petit Poucet !

En rêve j'ai trouvé
-L'étrange, étrange rêve ! -
en rêve j'ai trouvé
la citrouille si grosse
qui se change en carosse !

Dans mon plus joli rêve,
au pied d'un blanc perron,
j'ai trouvé, Cendrillon,
ta pantoufle de verre...

Madeleine LEY

La rentrée de Poème


C’est un petit mot
Tout propre et tout beau
Qui ne veut ni école
Ni sac sur le dos.

Il préfère les flaques d’eau
Et les feuilles qui volent,
Il préfère les étoiles
Et les bateaux à voiles…

Pourtant les enfants l’aiment
Le petit Poème,

Alors, tout propre et tout beau,
Son sac sur le dos,
Il court sur les cahiers
Des petits écoliers

Christine FAYOLLE

Les 2 sorcières

Deux sorcières en colère
Se battaient pour un balai.

C’est le mien, dit la première,
Je le reconnais !

Pas du tout, répondit l’autre,
Ce balai n’est pas le vôtre,
C’est mon balai préféré,
Il est en poils de sanglier,
Et je tiens à le garder !

Le balai en eut assez,
Alors soudain il s’envola
Et les deux sorcières
Restèrent
Plantées là !

Corinne Albaut
TURLUTUTU

Turlututu chapeau pointu,
Tirlititi chapeau trop petit,
Torlototo chapeau trop haut,
Tourloutoutou chapeau trop mou,
Teurleuteuteu chapeau trop vieux,
Tarlatata, je n'en veux pas !

lundi 6 décembre 2010

La prisonnière

(dessin de Clara Revel)
Plaignez la pauvre prisonnière

Au fond de son cachot maudit !

Sans feu, sans coussin, sans lumière...

Ah ! maman me l’avait bien dit !


Il fallait aller chez grand-mère

Sans m’amuser au bois joli,

Sans parler comme une commère

Avec l’inconnu trop poli.


Ma promenade buissonnière

Ne m’a pas du tout réussi :

Maintenant je suis prisonnière

Dans le grand ventre noir du loup.


Je suis seule, sans allumettes,

Chaperon rouge bien puni :

Je n’ai plus qu’un bout de galette,

Et mon pot de beurre est fini !

Jacques CHARPENTREAU

dimanche 5 décembre 2010

La catastrophe

Quel malheur ! Ca me désole :

On vient de fermer l’école !

On a tout cadenassé !

Que je suis bouleversé !

Au soleil ou sous la pluie,

Mon Dieu, que cela m’ennuie !

J’ai beau rire et m’amuser ;

J’en ai le coeur brisé.

Quand finiront les vacances,

Si j’ai survécu par chance,

Epuisé de tant souffrir,

C’est moi qui viendrai rouvrir.

Istvan CSUKAS

Poème de Hongrie traduite par Jean-Luc Moreau.

Grand père

Grand-père dit un conte,
Un conte du vieux temps.
Grand-père est amusant
Lorsqu'il nous conte un conte.
Il n'a plus que deux dents
Qu'il découvre en grognant
Pour imiter le loup méchant.
Et tout le monde
Rit à la ronde
Lorsque grand-père conte
Un conte du vieux temps.

Maurice Carême

samedi 4 décembre 2010

La Belle au Bois dormait...

La Belle au Bois dormait. Cendrillon sommeillait.
Madame Barbe-bleue ? elle attendait ses frères ;
Et le petit Poucet, loin de l'ogre si laid,
Se reposait sur l'herbe en chantant des prières.

L'Oiseau couleur-du-temps planait dans l'air léger
Qui caresse la feuille au sommet des bocages
Très nombreux, tout petits, et rêvant d'ombrager
Semaille, fenaison, et les autres ouvrages.

Les fleurs des champs, les fleurs innombrables des champs,
Plus belles qu'un jardin où l'Homme a mis ses tailles,
Ses coupes et son goût à lui, - les fleurs des gens ! -
Flottaient comme un tissu très fin dans l'or des pailles,

Et, fleurant simple, ôtaient au vent sa crudité,
Au vent fort, mais alors atténué, de l'heure
Où l'après-midi va mourir. Et la bonté
Du paysage au coeur disait : Meurs ou demeure !

Les blés encore verts, les seigles déjà blonds
Accueillaient l'hirondelle en leur flot pacifique.
Un tas de voix d'oiseaux criait vers les sillons
Si doucement qu'il ne faut pas d'autre musique...

Peau d'Ane rentre. On bat la retraite - écoutez ! -
Dans les Etats voisins de Riquet-à-la-Houppe,
Et nous joignons l'auberge, enchantés, esquintés,
Le bon coin où se coupe et se trempe la soupe !

Paul Verlaine

L’ ascenseur

-Pour s’envoler jusqu’à la Lune,
Il faut que la fusée s’allume.
Pour aller s’installer là-haut,
Il faut la cabine Apollo.
-Chacun choisira son voyage,
Je m’arrête au vingtième étage.
-En orbite autour de la Terre,
On ne voit plus quel est l’envers,
On ne voit plus quel est l’endroit,
Quel est le haut, quel le bas
-Chacun choisira son voyage,
Je m’arrête au vingtième étage.
-Pour s’envoler jusqu’à Pluton,
Il faut chevaucher un dragon,
Cracher le feu à toute allure
Pour Mars, pour Vénus, pour Mercure.
-Chacun choisira son voyage,
Je m’arrête au vingtième étage.
-Pour s’envoler jusqu’aux planètes,
Il faut des typhons, des tempêtes,
Pour se hisser sur Jupiter,
Il faut les flammes de l’enfer.
-Chacun choisira son voyage,
Je m’arrête au vingtième étage.
-Pointe des pieds, pointe du doigt,
Un petit bouton suffira.
Pointe des pieds, pointe du cœur,
Il suffira de l’ascenseur.

de Jacques Charpentreau

vendredi 3 décembre 2010

Le Petit Chaperon rouge

Fort gentille, elle est coiffée
D'un mignon coquelicot.
On croirait voir une fée
Qui trottine en fins sabots.

« Où vas-tu, Chaperon rouge,
Gazouillant comme un oiseau ? »
« Je m'en vais bien loin, seulette,
Sous l'ombrage murmurant,
Et je porte une galette
A ma bonne mère-grand. »

Maurice Bouchor

jeudi 2 décembre 2010

LA POMME ET L'ESCARGOT

Il y avait une pomme

A la cime d'un pommier;

Un grand coup de vent d'automne

La fit tomber sur le pré !

Pomme, pomme,

T'es-tu fait mal ?

J'ai le menton en marmelade

Le nez fendu

Et l'oeil poché !

Elle tomba, quel dommage,

Sur un petit escargot

Qui s'en allait au village

Sa demeure sur le dos

Ah ! stupide créature

Gémit l'animal cornu

T'as défoncé ma toiture

Et me voici faible et nu.

Dans la pomme à demi blette

L'escargot, comme un gros ver

Rongea, creusa sa chambrette

Afin d'y passer l'hiver.

Ah ! mange-moi, dit la pomme,

puisque c'est là mon destin;

par testament je te nomme

héritier de mes pépins.

Tu les mettras dans la terre

Vers le mois de février,

Il en sortira, j'espère,

De jolis petits pommiers.

Charles Vildrac